Illustration © Roger Leloup – Tous droits réservés
Voyage dans le passé, dans mon ancienne Vie.. Au cours d’une incursion au cœur d’une métropole britannique, par un beau et ensoleillé jour de Janvier, mon regard a croisé celui, un peu perdu, d’une jolie jeune femme aux yeux presque d’amande, au teint légèrement hâlé, à la voix très douce.. Il s’est avéré qu’au fil de l’expédition, après avoir joué un peu au “chat” et à la “souris” durant la journée, elle s’est finalement approchée de moi, jusqu’à se blottir le soir dans mes bras en ne me laissant pas plus que ça le choix de refuser.. Ainsi naissait une relation plutôt intime..
Ce que je ne soupçonnais pas à cet instant était la complexité de la suite, à sa demande être ensemble sans en avoir l’air, malgré quelques-uns de ses appels du pied particulièrement précis et assidus.. Un premier temps, mon intuition m’a fait reculer, puis je suis revenu, non sans avoir compris que cette relation avait des limites, que je n’étais que de passage dans sa vie, qu’une sorte de “soutien tampon”, notamment vu sa situation personnelle, mais qu’elle pouvait malgré tout m’apprendre beaucoup sur certains visages de la vie..
Bref, j’ai choisi de continuer, sachant que ça se terminerait un jour sans que je sache quand et prenant bien soin de refuser ce que je ne me savais pas prêt à accepter, de même que le déraisonnable en l’état de la relation.. Mais c’est à croire qu’elle couvait un certain désespoir, à penser qu’un petit bout de moi, si précieux puisse-t-il être, aurait pu changer sa vie, comme ça, sans préalable.. D’autant qu’elle avait déjà vécu quelque chose comme ça ainsi que les conséquences.. Mais que peut la raison quand le cœur et le corps s’en mêlent ? La fuite en avant prend là tout son sens et tout semble alors trop long dans le temps... En fait, il s’agissait là de réelles blessures profondes, de tiraillements aigus que je ne pouvais à l’époque soigner tant ma “carrure” ne pesait pas bien lourd et mon édifice était lui-même particulièrement bancal : je finissais à peine mes études et je n’avais pas encore de vrai “chez moi”..
J’ignore ce qu’elle est devenue.. A-t-elle exploité sa grande capacité de résistance et de rebond ? Seuls ses proches le savent.. Mais me souvenant bien d’elle, de sa personnalité, de ses envies, je conserverai toujours une interrogation sur son geste si empressé cette nuit de Juillet, autant qu’un doute sur ce qu’elle m’a dit en ce jour final de Septembre... Cependant, connaissant mes intuitions et ma façon habituelle de les interpréter, je pense que dans la vraie réalité il n’a pas dû se passer quoi que ce soit d’extraordinaire entre Mars et Mai de l’année suivante, ou alors ça ne venait pas de moi.. Je doute qu’un jour j’aie une quelconque réponse à ma question. Mais si un jour j’ai cette réponse, elle sera la bienvenue, quelle qu’elle soit..
Entre temps, j’ai effectivement pas mal appris à son contact, j’étais en quelque sorte un amant doublé d’un élève observateur et une chanson nous est restée, que je me permettais parfois de fredonner en la serrant dans mes bras : « Vulnerable » de Roxette... Une bien belle rencontre...
Voilivoilou ...